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Par Geekzo le 7 Juin 2023 à 10:26
Lorsqu'il accueille sa soeur étudiante chez lui, Futa est très intrigué par le chaton qui l'accompagne. N'y connaissant rien aux chats, il se retrouve à observer Kyuruga pendant des heures... Et c'est littéralement une rencontre du troisième type ! L'animal se révèle d'un caractère bien trempé, à la fois distant et collant, d'un physique à la fois mignon et pataud capable de prouesses quantiques, qui ne joue et n'apprécie les câlins que lorsque LUI en a envie, ne vient pas quand on l'appelle mais s'impose quand on l'ignore... Un chat dans toute sa splendeur, quoi !
En instinctif tyran de son espèce, Kyuruga influence le quotidien du naïf Futa, qui ne peut s'empêcher de s'intéresser à ses manies, à ses mimiques et bien évidemment, de s'attacher ! L'auteur Kyuryu Z s'appuie sur des expériences réelles et vécues avec son propre chat pour dessiner de courts épisodes dans un style très minimaliste, sur une composition de planche sans gouttières avec quelques touches de couleurs neutres et des décors floutés, afin que le regard du lecteur se concentre naturellement sur les protagonistes et les éléments importants de l'anecdote.
Après avoir été mise en ligne sur son compte Twitter, la petite vie de Kyuruga et de Futa a été publiée en 2020 sur support papier par les éditions Media Factory, puis adaptée en ONA - Original Net Animation - de 30 épidodes de 2 minutes. Ce premier volume traduit et publié en français chez Glénat - sur quatre sortis au Japon - paraît en même temps que les studios de production PuYUKAI commencent la diffusion de la deuxième saison de sa version animée.
へ Ce que j'en pense : LUn énième manga sur un chat et son maître ? Du point de vue du protagoniste Futa, aussi ignorant des chats qu'un petit garçon, Tsuruga est une boule de poils surprenante, têtue et attachante dont l'agilité et les mimiques sont appuyées à des fins humoristiques, mais les propriétaires de félins domestiques comprendront très bien ce que l'auteur a voulu exprimer. Le manga se lit et la série animée se regarde comme on enchaîne les publications sur les réseaux sociaux mettant en scène un animal : pour sourire et s'attendrir, tout simplement.
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Par Geekzo le 15 Mai 2021 à 18:22
Abel vit avec son père Dale à Farmingtown, dans le MIddlewest. Leur relation est très tendue depuis le départ de sa mère quelques années auparavant. Juste après une querelle particulièrement violente, l'adolescent monte en catastrophe dans un train en marche... Car Dale de fureur s'est transformé en véritable ouragan ! Dès cet instant, la présence à ses côtés d'un renard qui parle n'est plus seulement un indice : la fuite d'Abel tourne à la quête initiatique dans un univers onirique peuplé de trolls et de magiciens, dans le but de briser la malédiction que lui a jeté son père et qui le tient sous le joug de la colère paternelle avec laquelle il a grandi. Mais où commence la quête et finit la fuite, quand la colère se manifeste aussi facilement chez lui que chez son père, le faisant lui ressembler un peu plus chaque jour ?
Le label Urban Link a été créé en Mai 2020 par Urban Comics, malgré les difficultés imposées au secteur de l'édition en pleine période de pandémie de la Covid-19, afin de proposer aux jeunes lecteurs des romans graphiques se déroulant dans des univers urbains qui jouent pourtant avec les codes du genre Imaginaire, et interrogeant l'époque et la culture modernes sur des enjeux notamment écologiques et sociétaux. Ce choix audacieux a finalement été récompensé par la sélection du premier tome de Middlewest dans la catégorie Jeunesse 12-16 ans du Festival International de la Bande Dessinée 2021.
Skottie Young au scénario a commencé sa carrière chez Marvel Comics avant de remporter en 2010 quatre Eisner Awards pour son adaptation des romans du Magicien d'Oz réalisée avec le scénariste Eric Shanower. Il enchaîne depuis les projets, réalise la série Rocket Racoon, créé I Hate Fairyland et Strange Academy. Quant au dessinateur vénézuélien Jorge Corona, il a été lauréat du Prix Russ Manning 2015, a collaboré à Adventure Time et travaillé chez DC Comics, prêtant son style aux planches de la série Teens Titans Go.
へ Ce que j'en pense : COUP DE COEUR ! Loin d'être une énième quête initiatique d'un enfant qui peine à grandir, cette trilogie en cours de parution en France rend hommage à travers celles d'Abel aux aventures du Petit Prince et de Dorothy du Magicien d'Oz, dont on retrouve de nombreuses références dans les scènes et les dialogues. Les formes géométriques et les proportions faussées des personnages comme des décors, auxquelles s'ajoute le contraste entre les teintes sombres bleutées et celles lumineuses chaudes, rendent l'atmosphère particulière d'un gigantesque théâtre de marionnettes et réveillent la nostalgie des indétrônables classiques - pas si naïfs - de la littérature pour la jeunesse.
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Par Geekzo le 30 Avril 2021 à 16:02
True la jeune ménestrelle itinérante rencontre Ran, un Exterminateur de Karmas. Dans ce monde médiéval où se côtoient les espèces emblématiques dans le genre Fantasy que sont les Elfes, les Nains, les Humains et les Dragons, les Karmas sont des animaux devenus gigantesques et dangereux, dénaturés par la Souillure. Spécialisés dans leur chasse, les Exterminateurs sont aussi redoutés qu'eux par la population, par crainte d'être contaminée par cette malédiction qu'ils sont contraints d'absorber au moment de la mise à mort. Impressionnée par le courage et la force de Ran au combat, True décide de l'accompagner pour écrire une chanson sur lui.
Le mangaka Osawa Yusuke est fort de son expérience acquise en travaillant sur sa série apocalyptique Green Worldz - huit volumes parus en 2013 chez l'éditeur Pika - dans laquelle les hommes prenaient déjà les armes pour survivre contre des plantes carnivores et des insectes géants. Le talent de l'illustrateur-scénariste s'applique aussi bien dans le découpage des planches, maîtrisant parfaitement petites cases et double-pages, et le soin qu'il donne en dessinant ses protagonistes, leurs objets et les décors. Les Karmas en particulier fourmillent de détails anatomiques qui trahissent leur nature funeste et appellent l'oeil curieux du lecteur à les débusquer.
へ Ce que j'en pense : Bien que le fond de l'intrigue n'ait rien d'original, cette duologie plaira aux lecteurs qui apprécient la Fantasy médiévale et les combats épiques. Il reste passionnant par ses personnages attachants, ses créatures impressionnantes et par sa conception condensée sans paraître bâclée. Facile, rapide et plaisant à lire, sans laisser sur sa faim !
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Par Geekzo le 29 Avril 2021 à 16:07
Il était une fois... Non, sérieux ?! C'est aussi la réaction d'Issei lorsque sa mère lui présente son nouveau beau-père : Masaru Plasket Osiris, une licorne. Croisée avec un pégase, mais une licorne quand même ! En lisant ce titre - comme n'importe quel autre - de la collection WTF des éditions Akata, vous vous demanderez si la mangaka Suzuki Monaka n'aurait pas perdu un pari stupide ou forcé sur l'alcool pour produire un manga pareil ! Caricatures, clichés, gags, antagonismes... Rien n'est trop énorme pour les one-shots ou séries inclus dans cette collection très particulière !
L'intégration d'un inconnu dans une famille n'est pas évidente quand chacun a déjà sa place et ses habitudes. Il peut y avoir des divergences de générations, de goûts, de convictions, de cultures... Mais lorsqu'il s'agit d'une créature magique qui doit cacher sa nature, de grande taille dans une copropriété en ville, végétarienne et qui n'a jamais utiliser que ses sabots, elles dépassent l'entendement et le jeune Issei ayant tout de l'adolescent moyen se retrouve à la place de l'adulte, à devoir tout apprendre à Masaru, mais aussi, à angoisser devant sa trop grande insouciance. Pas de quête fantastique, de mondes parallèles ou de ténèbres à vaincre ; mais des voisines acariâtres, des lycéennes romantiques et des promotions sur la viande... Et c'est déjà bien assez !
へ Ce que j'en pense : Oubliez la légende de la fière licorne, élégante mais dangereuse ! Si Masaru n'a pas son pareil pour réaliser une boisson détox qui lisse les traits des voisines de l'immeuble, il est pour son beau-fils une source de problèmes à quatre fers... Une métaphore impitoyable pour les beaux-pères au foyer inexpérimentés pleins de bonne volonté ! Les efforts, les disputes, les bêtises, le quotidien partagés ensemble malgré les différences, c'est ça qui fait une famille.
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Par Geekzo le 30 Mai 2020 à 09:35
Il était une fois une jeune orpheline capable de réaliser des peintures qui exauçaient les voeux de leur propriétaire. Elle les peignait avec toute la bonté dont elle était capable, mais certaines furent corrompues par la cupidité et le sang des hommes, souillées au point d'en devenir maléfiques et utilisées à mauvais escient. Membre de la Quatrième Division de la Fondation Vinculum chargée de les retrouver, le mystérieux Loki sillonne sans relâche le monde à leur recherche, motivé par la promesse qu'il a faite à leur créatrice de les brûler toutes.
Le contraste entre le noir intense et le blanc immaculé des planches réhausse d'autant la nature malveillante et lourde des personnifications des Peintures de la Sorcière, face aux décors et aux personnages figurés sur les planches épurées, serties de détails élégants. Comprendre et contrecarrer les manigances de la Fondation Sacrée des Arts que Loki croise trop souvent sur son passage devient urgent lorsqu'il rencontre Lice, une petite fille ressemblant comme deux gouttes d'eau à Aisya, la créatrice des Peintures Maudites, et qui semble avoir un effet sur les capacités de ces dernières. Mais elle attise autant la convoitise de la Fondation que la tristesse du Nettoyeur de Vinculum... Jusqu'à ce qu'une authentique affection les lie au quotidien et dans leurs quêtes, offrant un foyer à la petite amnésique et redonnant le sourire au triste Rouquin.
へ Ce que j'en pense : Dans cette série de huit tomes aujourd'hui terminée au Japon comme en France, le fond de l'intrigue respire la tristesse et la cupidité humaines, mais elle est largement compensées par la candeur de Lice et l'humour déployé par les compagnons de voyage de Loki. Ses sentiments positifs ressortent comme les vives couleurs des planches du dernier chapitre - mises en valeur par l'éditeur Delcourt sur du papier glacé - , de telle façon que le lecteur ne se souvient que d'elles ! Un hommage à l'Art comme don de soi aux autres.
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