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True la jeune ménestrelle itinérante rencontre Ran, un Exterminateur de Karmas. Dans ce monde médiéval où se côtoient les espèces emblématiques dans le genre Fantasy que sont les Elfes, les Nains, les Humains et les Dragons, les Karmas sont des animaux devenus gigantesques et dangereux, dénaturés par la Souillure. Spécialisés dans leur chasse, les Exterminateurs sont aussi redoutés qu'eux par la population, par crainte d'être contaminée par cette malédiction qu'ils sont contraints d'absorber au moment de la mise à mort. Impressionnée par le courage et la force de Ran au combat, True décide de l'accompagner pour écrire une chanson sur lui.
Le mangaka Osawa Yusuke est fort de son expérience acquise en travaillant sur sa série apocalyptique Green Worldz - huit volumes parus en 2013 chez l'éditeur Pika - dans laquelle les hommes prenaient déjà les armes pour survivre contre des plantes carnivores et des insectes géants. Le talent de l'illustrateur-scénariste s'applique aussi bien dans le découpage des planches, maîtrisant parfaitement petites cases et double-pages, et le soin qu'il donne en dessinant ses protagonistes, leurs objets et les décors. Les Karmas en particulier fourmillent de détails anatomiques qui trahissent leur nature funeste et appellent l'oeil curieux du lecteur à les débusquer.
へ Ce que j'en pense : Bien que le fond de l'intrigue n'ait rien d'original, cette duologie plaira aux lecteurs qui apprécient la Fantasy médiévale et les combats épiques. Il reste passionnant par ses personnages attachants, ses créatures impressionnantes et par sa conception condensée sans paraître bâclée. Facile, rapide et plaisant à lire, sans laisser sur sa faim !
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Il était une fois... Non, sérieux ?! C'est aussi la réaction d'Issei lorsque sa mère lui présente son nouveau beau-père : Masaru Plasket Osiris, une licorne. Croisée avec un pégase, mais une licorne quand même ! En lisant ce titre - comme n'importe quel autre - de la collection WTF des éditions Akata, vous vous demanderez si la mangaka Suzuki Monaka n'aurait pas perdu un pari stupide ou forcé sur l'alcool pour produire un manga pareil ! Caricatures, clichés, gags, antagonismes... Rien n'est trop énorme pour les one-shots ou séries inclus dans cette collection très particulière !
L'intégration d'un inconnu dans une famille n'est pas évidente quand chacun a déjà sa place et ses habitudes. Il peut y avoir des divergences de générations, de goûts, de convictions, de cultures... Mais lorsqu'il s'agit d'une créature magique qui doit cacher sa nature, de grande taille dans une copropriété en ville, végétarienne et qui n'a jamais utiliser que ses sabots, elles dépassent l'entendement et le jeune Issei ayant tout de l'adolescent moyen se retrouve à la place de l'adulte, à devoir tout apprendre à Masaru, mais aussi, à angoisser devant sa trop grande insouciance. Pas de quête fantastique, de mondes parallèles ou de ténèbres à vaincre ; mais des voisines acariâtres, des lycéennes romantiques et des promotions sur la viande... Et c'est déjà bien assez !
へ Ce que j'en pense : Oubliez la légende de la fière licorne, élégante mais dangereuse ! Si Masaru n'a pas son pareil pour réaliser une boisson détox qui lisse les traits des voisines de l'immeuble, il est pour son beau-fils une source de problèmes à quatre fers... Une métaphore impitoyable pour les beaux-pères au foyer inexpérimentés pleins de bonne volonté ! Les efforts, les disputes, les bêtises, le quotidien partagés ensemble malgré les différences, c'est ça qui fait une famille.
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Ce titre est le troisième composant le deuxième album Living on the Edge of Time du compositeur-producteur de musique éléctronique Yuksek - de son vrai nom Pierre-Alexandre Busson, né en 1977 à Reims, dans la région Grand Est - sorti en Juillet 2011 sous le label indépendant américain Ultra Records. Le succès de cet artiste est alors grandissant après la sortie de ses singles Tonight et Extraball, et sa participation aux Eurockéennes 2009.
Ce clip est de ceux pour lesquels Yuksek s'est entouré de proches collaborateurs en vue d'aboutir à une création aussi personnelle qu'originale, musicalement et graphiquement. A la réalisation, Romain Segaud et son studio parisien SoLab conçoivent une animation colorée, à la fois simple et bluffante par ses effets symétriques.
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Ce terme désigne les bandes dessinées mises en ligne - ou webcomics - d'origine coréenne, généralement sur des sites ou applications spécialisés. Alors que 25% des ventes de livres en papier en Corée du Sud concernent la bande dessinée, elles connaissent au format numérique un succès fulgurant depuis une quinzaine d'années avec des millions de lecteurs, à raison de 10 millions en toute gratuité pour 3 millions d'abonnés payants. Les bandes dessinées coréennes - ou manhwas - en version imprimée et en version numérique se partagent désormais équitablement le marché.
Le développement et le perfectionnement de sites et applications spécialisés, notamment pour smartphones comme Webtoon ou Delitoon, ont été financés par d'importantes sociétés médiatiques comme Naver. Des amateurs occidentaux en diffusant des adaptations dans leur propre langue, ces firmes productrices ont alors commencé à en proposer les versions traduites officielles dès 2014. Aujourd'hui aussi accessibles pour les lecteurs en Asie qu'en Europe ou aux Etats-Unis, les webtoons sont si populaires que les plus plébiscitées d'entre elles sont adaptées en version imprimée, voire en long-métrage ou en série télévisuelle comme Itaewon Class. Des concours appellent régulièrement de nouveaux créateurs et un appel aux Mécènes a été ajouté pour aider ces derniers.
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Il était une fois une jeune orpheline capable de réaliser des peintures qui exauçaient les voeux de leur propriétaire. Elle les peignait avec toute la bonté dont elle était capable, mais certaines furent corrompues par la cupidité et le sang des hommes, souillées au point d'en devenir maléfiques et utilisées à mauvais escient. Membre de la Quatrième Division de la Fondation Vinculum chargée de les retrouver, le mystérieux Loki sillonne sans relâche le monde à leur recherche, motivé par la promesse qu'il a faite à leur créatrice de les brûler toutes.
Le contraste entre le noir intense et le blanc immaculé des planches réhausse d'autant la nature malveillante et lourde des personnifications des Peintures de la Sorcière, face aux décors et aux personnages figurés sur les planches épurées, serties de détails élégants. Comprendre et contrecarrer les manigances de la Fondation Sacrée des Arts que Loki croise trop souvent sur son passage devient urgent lorsqu'il rencontre Lice, une petite fille ressemblant comme deux gouttes d'eau à Aisya, la créatrice des Peintures Maudites, et qui semble avoir un effet sur les capacités de ces dernières. Mais elle attise autant la convoitise de la Fondation que la tristesse du Nettoyeur de Vinculum... Jusqu'à ce qu'une authentique affection les lie au quotidien et dans leurs quêtes, offrant un foyer à la petite amnésique et redonnant le sourire au triste Rouquin.
へ Ce que j'en pense : Dans cette série de huit tomes aujourd'hui terminée au Japon comme en France, le fond de l'intrigue respire la tristesse et la cupidité humaines, mais elle est largement compensées par la candeur de Lice et l'humour déployé par les compagnons de voyage de Loki. Ses sentiments positifs ressortent comme les vives couleurs des planches du dernier chapitre - mises en valeur par l'éditeur Delcourt sur du papier glacé - , de telle façon que le lecteur ne se souvient que d'elles ! Un hommage à l'Art comme don de soi aux autres.
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